I-Description

La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) est une affection chronique, évolutive, invalidante et très fréquente, caractérisée par un vieillissement trop rapide de la macula (la zone centrale de la rétine) qui transmet au cerveau 90% de l’information visuelle.

La DMLA, constitue dans les pays développés la première cause de baisse de la vision après cinquante ans. L’augmentation de la fréquence globale de l’affection est directement liée au vieillissement de la population. En France, plus de deux millions de personnes de plus de soixante cinq ans sont atteints de DMLA. Parmi eux, quatre cent mille souffrent de la forme la plus grave : la DMLA exsudative. Le retentissement fonctionnel et la fréquence de cette pathologie en font à l’évidence un véritable problème de santé publique.

Les Troubles de la Vision - La DMLA

Les Troubles de la Vision – La DMLA

 

Les Troubles de la Vision - Décomposition de l'Oeil

Les Troubles de la Vision – Décomposition de l’Oeil

II-Les Différentes Formes de la Maladie

La forme atrophique : la moins grave : des cellules visuelles et des pigments de la rétine disparaissent, remplacés par des zones de cicatrices.
C’est la forme sèche, la plus fréquente, 85% des DMLA. Elle évolue très lentement, mais vers une baisse inexorable de l’acuité visuelle centrale.
Dans 13% des cas cependant, cette forme se complique par l’apparition de néo-vaisseaux choroïdiens (vaisseaux sanguins nouvellement formés proliférant sous la rétine). Elle devient alors une forme exsudative, qui est la deuxième forme de la maladie.
La forme exsudative : dite “forme humide” ou “néovasculaire”, c’est la plus grave.

Caractérisée par l’existence de néo-vaisseaux en provenance de la choroïde. Leur prolifération sous la rétine entraîne un décollement maculaire, responsable d’une baisse rapide et le plus souvent irrémédiable de l’acuité visuelle centrale.

La constatation des symptômes, chez une personne de plus de cinquante ans, tels que la nécessité d’avoir un meilleur éclairage pour lire, la sensation d’une tache devant l’oeil ou le sentiment que les lignes droites apparaissent déformées, ondulées, impose un examen ophtalmologique en urgence, afin de déterminer les lésions en cause et de mettre en route un traitement spécifique pour conserver au mieux la vision centrale ou, tout au moins, la vision périphérique. Ce traitement consiste à détruire les néo-vaisseaux avant qu’ils n’entraînent des dégâts irréversibles.

Ces symptômes sont le signe d’appel de la maladie, précédés par :

  • Une baisse de la sensibilité aux contrastes
  • Une baisse du sens des couleurs
  • Des “photopsies” (sensations lumineuses sans cause). >

Ils se caractérisent, une fois installés :

  • Par une baisse d’acuité visuelle
  • Une vision ondulée
  • Le tout aboutissant en très peu de temps à un scotome central définitif (perte de la vision centrale, c’est-à-dire perte de la possibilité de lire, de reconnaître les détails comme par exemple la physionomie des gens).

III-Le Diagnostic de l’ Ophtalmologiste

Il va mesurer l’acuité visuelle de loin et de près. Cette détermination de l’acuité visuelle permet d’établir une évaluation objective du degré d’atteinte, et constitue l’élément de surveillance majeur dans le choix de la stratégie thérapeutique
Pratiquer l’examen du fond de l’œil. Cet examen va permettre le diagnostic de la forme clinique et le degré d’atteinte de chaque œil. En effet, après l’atteinte d’un œil, le second risque de l’être dans les cinq ans, dans près d’un cas sur deux.

Les Troubles de la Vision - La DMLA

Les Troubles de la Vision – La DMLA

Le médecin va s’aider de trois examens complémentaires :

  • L’angiographie à la fluorescéine (photographie des vaisseaux du fond d’œil après injection d’un liquide de contraste)
  • L’angiographie au vert d’Infracyanine en lumière infrarouge (photographie avec un autre produit de contraste)
  • L’OCT (L’Optical Coherence Tomography), sorte de scanner, mais non radiologique, qui permet la visualisation des différentes couches de la rétine, particulièrement performant dans la mise en évidence de certains types de néo-vaisseaux et pour le suivi thérapeutique.

Ce sont ces néo-vaisseaux qui altèrent gravement la vision.Or des moyens thérapeutiques existent aujourd’hui, pour ralentir leur évolution et pour en prévenir l’apparition.

IV-Traitement

A-La photocoagulation directe au laser :

Elle va s’attaquer aux néo-vaisseaux choroïdiens dits visibles, situés en dehors de la zone maculaire. Au prix de la destruction d’une zone rétinienne plus ou moins étendue, l’on pourra préserver la vision centrale.

B-La photothérapie dynamique :

Elle va permettre de traiter les néo-vaisseaux situés dans la zone maculaire. Grâce à l’utilisation d’une substance photosensibilisante dont le site d’action est la paroi des néo-vaisseaux, on obtient après application d’une lumière spécifique, une cascade de réactions photochimiques aboutissant à “l’effacement des néo-vaisseaux choroïdiens” sans destruction de la rétine située juste au-dessus, épargnant ainsi la fonction visuelle.

Cette destruction des néovaisseaux n’est souvent que temporaire et justifie la répétition des procédures, parfois tous les trois mois, pendant les deux premières années.

Ce traitement a pour but :

  • De limiter la maladie
  • De cicatriser les lésions
  • De garder un capital rétine pour pouvoir permettre ensuite la rééducation visuelle et l’utilisation des aides optiques.

Pour ralentir l’évolution des néo-vaisseaux, de nouveaux moyens médicamenteux “anti-angiogéniques” c’est-à-dire anti-néovaisseaux vont se généraliser dans les années à venir. Ces médicaments injectés dans l’œil ou autour de l’œil sont sources de grands espoirs.

Pour prévenir la maladie et ralentir son évolution, de nombreuses études publiées ont prouvé que parmi les causes de la DMLA, interviennent des facteurs nutritionnels liés aux dérivés de l’oxygène, les radicaux libres et à la protection vis-à-vis de la lumière bleue (les rayons ultra violets).

Ainsi, une supplémentation alimentaire en Oméga 3 (acide gras non fabriqué par l’organisme) pourrait être proposée chez certains sujets à risque de DMLA, à titre de prévention primaire et en une supplémentation comportant un cocktail de micronutriments (vitamines, sels minéraux) pourrait être prescrite au patient présentant une DMLA avancée à titre de prévention secondaire.

Tout cela sans oublier que l’arrêt du tabac et la consommation de poissons gras des mers froides, pour leur apport en Omega 3 et Omega 6, deux fois par semaine, restent des mesures de bons sens tant aux stades précoces qu’aux stades avancés de la maladie.

Au terme de l’évolution, lorsque l’acuité est inférieure à un dixième, un équipement par aide visuelle associé à une rééducation basse vision permet le plus souvent à la personne âgée de conserver son autonomie dans son environnement habituel.